«ANTONIO OBÁ – RITUALS OF CARE»

Exposition Centre d’Art Contemporain Genève, jusqu’au 16 février 2025

Image: Antonio Obá, Banhistas nº 3 – Espreita, 2020. Courtesy of the artist and Mendes Wood DM, São Paulo, Brussels, Paris, New York. Copyright of the Artist. Photo by Bruno Leão

Le Centre d’Art Contemporain Genève présente «Rituals of Care», la première rétrospective de mi-carrière consacrée à l’artiste brésilien Antonio Obá en Europe.

La pratique aux multiples facettes d’Antonio Obá englobe peinture, sculpture, photographie, installation, vidéo et performance. Son œuvre examine et déconstruit les représentations historiques en se réappropriant certaines pratiques spirituelles, ainsi que les stigmates du racisme. Obá s’efforce de revendiquer son héritage africain dans un cadre sociétal qui, historiquement, a toujours cherché à diluer la culture noire. Ses œuvres opposent ainsi de nouveaux récits à la violence infligée aux traditions et aux communautés afro-brésiliennes au fil des siècles.

Dans les peintures et performances d’Antonio Obá, le corps – souvent le sien – occupe une place centrale. L’artiste célèbre les corps noirs, nus, dans leur vulnérabilité symbolique comme dans leur puissance inhérente. En renversant les paradigmes traditionnels de la représentation des corps noirs dans l’histoire de l’art, Obá valorise ces figures en les dépeignant comme pleinement maîtresses de leur environnement et de leur destin. Bien que cette représentation ait évolué au fil du temps – reflétant les expériences personnelles et les souvenirs d’enfance de l’artiste comme les récits historiques et les influences sociétales – le corps demeure au cœur de l’œuvre d’Obá.

Un autre aspect fondamental de la pratique d’Obá est celui de la spiritualité, qui imprègne profondément son identité comme ses œuvres. L’artiste tente de mettre en avant l’oppression et les injustices associées à la religion. Par ailleurs, il explore le pouvoir transformateur des rituels, perçus comme des formes de soin et de résistance.

La capoeira, l’un des premiers sujets qu’Antonio Obá a dépeint alors qu’il était enfant, revêt une importance particulière pour lui. Cet art martial afro-brésilien, qui trouve son origine parmi les esclaves comme forme de résistance à leur servitude, a été décrit par l’artiste comme «une danse et un combat sans contact». La capoeira est l’une des pratiques rituelles fondamentales qui permet à Obá de se connecter à son héritage et à sa fierté culturelle, tout en explorant la capacité du corps à devenir un outil de connexion mutuelle et de survie.

Andrea Bellini, directeur du Centre et commissaire de l’exposition, considère que «la pratique artistique d’Antonio Obá dans son entièreté – qu’il s’agisse de peinture, de performance, d’installation ou de dessin – s’imprègne d’une atmosphère mystérieuse. Comme tout vrai mystère, il ne se dévoile pas mais se renouvelle constamment en plaçant chaque œuvre au croisement de faits, de souvenirs, d’inventions et de significations. Chez cet artiste, un dialogue évident s’établit avec le sacré – que je définirais comme la conscience d’une dimension transcendante de l’existence, de la vie humaine et de la nature environnante. La mémoire personnelle, la mémoire collective, la rédemption et peut-être même le pardon semblent profondément inspirer chacune de ses œuvres remarquables. Ainsi les violentes histoires de la diaspora africaine, de l’esclavage et du colonialisme ne forment-elles pas une simple élégie mélancolique mais se transforment en une célébration du mystère de la vie, en un hymne à l’existence et à la transcendance. Exposer son travail est un grand honneur pour notre institution.»

Présentant pour la première fois en Europe une vaste sélection de ses peintures et installations, l’exposition offre aux publics l’occasion unique de pénétrer dans l’univers poétique et enchanteur d’Obá.

Né en 1983 à Ceilândia, au Brésil, Antonio Obá vit et travaille à Brasília. Son œuvre a récemment fait l’objet d’expositions individuelles à Pina Contemporânea, São Paulo (2023) et Oude Kerk, Amsterdam (2022) ainsi qu’au X Museum, Beijing (2022). Il a participé à de nombreuses expositions collectives, notamment à la 12e Biennale de Liverpool, (2023); Museum de Fundatie, Zwolle, Pays-Bas (2023); MASP, São Paulo (2022); Zeitz MOCAA, Cape Town (2022); IMS Paulista, São Paulo (2021); Pinacoteca do Estado de São Paulo (2021); Bourse de Commerce – Collection Pinault, Paris (2021); MO.CO, Montpellier, France (2020); Museu de Arte Moderna, São Paulo (2019); Museu de Arte do Rio, Rio de Janeiro (2018); Museu de Arte Moderna, Rio de Janeiro (2017); Casa da América Latina, Brasília (2016); ainsi qu’au Museu Nacional da República, Brasília (2015).

cac

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