10. Februar 2025
«FÉLIX VALLOTTON. UN HOMMAGE»
Exposition Musée Jenisch, Vevey, jusqu’au 25 mai 2025

Image: Félix Vallotton, Félix Vallotton, 1891, Gravure sur bois sur papier vélin, 130 x 109 mm © Musée Jenisch Vevey, Cabinet cantonal des estampes, Photographie: Julien Gremaud
2025 marque le centième anniversaire de la mort de Félix Vallotton. Le Musée Jenisch Vevey invite artistes vivants et étudiantes et étudiants du Bachelor Arts Visuels de l’ECAL / Ecole cantonale d’art de Lausanne (classes de Denis Savary et Stéphane Kropf) à rendre hommage à cet artiste suisse incontournable.
Ainsi, les œuvres de Caroline Bachmann, Mathieu Dufois, Valérie Favre, Nicolas Party, Françoise Pétrovitch, François Réau et Denis Savary, dont certaines ont été réalisées spécialement pour l’exposition, entrent en dialogue avec une sélection de pièces de Félix Vallotton issues des collections du Musée Jenisch Vevey, enrichies de quelques prêts du Musée d’art et d’histoire de Genève et d’un riche ensemble d’une collection privée. Chacune à leur manière, ces œuvres révèlent le rôle joué par cette figure emblématique à travers le temps.
Une exposition sous le commissariat de Nathalie Chaix, directrice, et Margaux Honegger, assistante de conservation au Cabinet cantonal des estampes.
Cette exposition s’inscrit dans le cadre de 2025 | Année Vallotton. Des institutions culturelles célèbrent l’actualité de Félix Vallotton (1865-1925) cent ans après sa mort. Dans toute la Suisse, des expositions, des publications et des événements proposent d’aller à la rencontre du peintre, graveur, illustrateur et écrivain d’exception.
Félix Vallotton
Durant sa carrière, Félix Vallotton a non seulement exercé en tant que peintre et graveur, mais aussi en tant qu’illustrateur et écrivain. Cet artiste à la production prolifique naît à Lausanne en 1865. Il s’installe à Paris en 1882 où il se forme à l’art de la peinture à l’Académie Julian. Ses premières années parisiennes sont synonymes de succès: exposé au Salon des artistes français, son Autoportrait à vingt ans (1885) lui permet de faire rayonner ses talents de portraitiste.
Malgré sa présence à des expositions de grande envergure, Vallotton vit un début de carrière difficile d’un point de vue économique. Pour y remédier, il se tourne vers l’estampe à l’aube des années 1890. S’essayant à plusieurs techniques, il privilégie la gravure sur bois qui constitue la plus grande part de sa production imprimée. Revisitant cette technique ancestrale, Vallotton lui confère une expressivité nouvelle qui le démarque de ses contemporains et qui lui vaut un succès considérable. Entre huis clos et espaces publics, Vallotton dépeint la société de son temps, avec un regard vif et parfois moqueur. Dès le tournant du siècle, Vallotton revient cependant à la peinture et aux grands thèmes de l’histoire de l’art: le nu, le portrait, la nature morte, le paysage ou encore la mythologie.
Vallotton s’éteint à Paris en 1925, laissant derrière lui près de 2’000 toiles, des centaines d’estampes et d’illustrations, trois romans, des pièces de théâtre, des écrits sur l’art, ainsi qu’un journal richement annoté.
Hommage: les artistes
Pensée comme un hommage, l’exposition s’intéresse à la présence de l’œuvre de Vallotton dans le paysage artistique aujourd’hui. Sept artistes de la scène actuelle partagent ainsi leurs visions de l’héritage laissé par cet artiste caractéristique. Faisant partie des collections du Musée Jenisch Vevey, généreusement prêtées ou spécialement réalisées pour l’occasion, ces œuvres révèlent toutes une proximité avec l’œuvre vallottonien.
Caroline Bachmann (*1963, Lausanne)
Le paysage est le sujet de prédilection de l’artiste suisse Caroline Bachmann qu’elle réalise le plus souvent dans son atelier à l’aide de la peinture à l’huile, technique exigeant un travail lent et précis. De ces multiples couches superposées de peinture se dégagent couleurs vives et vibrantes, rappelant la peinture de Vallotton ou de Hodler dont elle s’inspire.
Mathieu Dufois (*1984, Chartres)
Passionné notamment par l’image cinématographique, Mathieu Dufois en explore les multiples représentations à travers le médium du dessin qu’il conjugue à la matière sonore et à l’installation. Surtout réalisées à la pierre noire, outil demandant patience et exigence, ses œuvres délicates révèlent des images aux contrastes saisissants, oscillant entre noirs intenses et profonds et blancs lumineux.
Valérie Favre (*1959, Évilard)
Découvrant la peinture dans les années 1970 à l’Académie de Meuron à Neuchâtel, Valérie Favre en fait rapidement son médium de prédilection. Parfois qualifié de «figuration libre», son œuvre présente de forts liens à l’histoire de l’art, à la littérature, au théâtre ou encore au cinéma. Travaillant souvent par séries et envisageant ses compositions comme de grands tableaux de théâtre, Valérie Favre crée des œuvres empreintes de contrastes et de mystère.
Nicolas Party (*1980, Lausanne)
Décliné sous la forme de peintures – tant de petits formats que monumentales – et d’impressions, le paysage est central pour Nicolas Party. Admirateur de l’œuvre de Vallotton depuis son plus jeune âge, il lui accorde une place importante dans son propre travail. Cette forte inspiration se traduit notamment par des œuvres dans lesquelles les couleurs, les formes ou les compositions renvoient clairement à des pièces vallottoniennes tout en révélant singularité et originalité.
Françoise Pétrovitch (*1964, Chambéry)
Artiste à la croisée des médiums, Françoise Pétrovitch pratique tout à la fois dessin, estampe, peinture, céramique ou encore vidéo. Nourri de références artistiques, son travail emprunte notamment aux grands thèmes de l’histoire de l’art, dialoguant ainsi avec les œuvres d’artistes qui l’ont précédée. Son univers mystérieux et ambigu intrigue autant qu’il dérange parfois.
François Réau (*1978, Niort)
Entre dessin et installation, le travail de François Réau témoigne d’une vision poétique du monde qui l’entoure, en considérant l’infiniment grand et l’invisible, l’indicible. Au travers de paysages, principalement, il réfléchit notamment à la notion de temporalité, au lien entre l’homme et son environnement, mais aussi aux souvenirs et à la réalité.
Denis Savary (*1981, Granges)
Pluridisciplinaire, le travail de Denis Savary oscille entre dessin et estampe, en passant par l’installation ou encore la scénographie. Mêlant références mythologiques, historiques et artistiques, il réalise des œuvres hybrides desquelles émergent des narrations personnelles. Il s’immisce également dans la vie d’artistes qui l’intriguent et qu’il admire, révélant par ses propres œuvres leur étrangeté et singularité.
La participation de l’ECAL
Ce projet a été pensé par Denis Savary, professeur du Bachelor Arts Visuels de l’ECAL / Ecole cantonale d’art de Lausanne, et Stéphane Kropf, responsable du programme, dans une lignée de projets pédagogiques collectifs qui lient recherches théoriques et questions d’exposition. Tout au long de leur Bachelor, les étudiant·e·s sont encouragé·e·s à tester divers formats et médiums en réponse à des invitations variées.
Les colonnes Morris ont été produites à l’atelier maquette de l’ECAL par Romain Chappet, Léon Félix et Nadège Gallay, assisté·e·s de Salomé Engel et Virginie Sistek.
Les impressions et tirages ont été réalisés au centre d’impression de l’ECAL par Benjamin Plantier (impression), Sylvain Croci-Torti (sérigraphie), Guillaume Gameiro (numérique), François Kohler (gravure), Simon Paccaud (lithographie) et les étudiant·e·s de troisième année Bachelor Zuzana Baková, Caroline Bischoff, Emma Blanc-Germser, Mykola Churmantaiev, Anna Cocimarov, Oana Cuozzo, Mayalène de Roquemaurel, Eulalie Félix, Louis Fontaine, Duna György, Marsaili Venus Haas, Olivia Handschin, Amina Loumachi, Clara Luna, Céleste Meylan, Diego Mühlematter, Paul Reachi, Baptiste Schaerer, Charlie Schär, Jamie Soria et Nayla Younes
En savoir plus / Mehr:

Image: Félix Vallotton. Le Grand Nuage, Honfleur, 1909, Huile sur toile, 115 x 142 x 10,5 cm, Musée Jenisch Vevey, dépôt, collection particulière – Photographie: Julien Gremaud
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Kommentare von Daniel Leutenegger