11. März 2012
ETIENNE CHAMBAUD: «UNDERCUTS»
Exposition Forde Genève, jusqu'au 07 avril 2012
«Contre-Dépouille» vue du verso,
2012,
peau de zèbre tendue sur châssis, 135 x 120 cm
Courtesy de l’artiste et Sies+Höke, Düsseldorf
Photography: Achim Kukulies, Düsseldorf
L’exposition «Undercuts» est construite entre deux instances de
conservation du motif, deux modèles d’écriture de «l’origine», deux
monuments dédiés à la généalogie des figures, deux scènes de classification et
de taxinomie, deux lieux de façonnage du regard: le zoo et le musée. Dans cet
intervalle l’exposition insère deux figures rhétoriques, deux cadres dédiés à
une certaine technologie optique: le masque et le portrait.
Le geste qu’entend accomplir l’exposition «Undercuts» est l’isolement
d’une figure seule, fantomatique, apparue entre deux retournements «en
doigt de gant»: celui de la nature animale repliée sur le tableau
(«Contre-Dépouilles»), et celui de la vision retroussée sur son autre
monstrueux, le masque («Soleil Inscrit»). On pourrait dire que cette
figure seule, cette instance négative de la représentation, est celle qui hante
de manière similaire le zoo et le musée, et que ces deux outils de conservation
et de production de permanence se sont inventés en travaillant à oublier cette
hantise.
Les espaces définis par la clôture que sont le zoo et le musée, en faisant de
l’animal et l’artiste deux motifs symboliques de l’extériorité et de
l’intentionnalité, se présentent tous deux comme une scène des origines où est
adressée au public l’expression des sources, un lieu séparé où le spectateur
peut répéter un déplacement inaugural, faire pour la deuxième fois l’expérience
d’une image présentée comme primitive, première. Depuis cet écart que le zoo
comme le musée travaillent à clôturer, l’exposition «Undercuts»
entreprend d’imprimer une coupe franche dans le jeu d’identités référentielles
qui lient traditionnellement l’image avec son origine, de séparer les objets de
leurs identités, d’adresser une figure seule plutôt que de la réduire à un
motif partagé par tous, de vider le cadre interprétatif pour en faire un lieu
foncièrement inscrit: à écrire, c’est à dire absolument ouvert.
Cette exposition est réalisée en co-production avec Anna Lena, et les galeries
Bugada & Cargnel (Paris) et Sies+Höke (Düsseldorf).
fg
Contact:
Forde – Genève
rue de la Coulouvrenière 11
CH-1204 Genève
T: +41 22 321 68 22
forde@usine.ch
http://www.fordesite.com
Kommentare von Daniel Leutenegger