26. September 2011
Exposition «COMMON ASSEMBLY – Deterritorializing the Palestinian Parliament»
CAN Neuchâtel, jusqu'au 28 octobre 2011 - Un projet d'Alessandro Petti, Sandi Hilal, Eyal Weizman, Nicola Perugini
Image: © Carina Ottino, Parlement palestinien à Abu Dis, 2011
DAAR (Decolonizing Architecture / Art Residency)
Alessandro Petti, Sandi Hilal, Eyal Weizman
avec: Nishat Awan, Benoît Burquel, Suzy Harris-brandts, Runa Johannessen,
Zografia Karekou, Cressida Kocienski, Lejla Odobasic, Carina Ottino, Elisabeth
Paden, Sameena Sitabkhan, Amy Zion.
«Le bâtiment du Conseil législatif palestinien – connu sous le nom de Parlement palestinien – est simultanément un site en construction et une ruine. Il ne s’est pas effondré sous les violences militaires qui saturent notre région mais en raison de l’échec d’une forme politique, actuellement contestée à travers le Moyen Orient.
Ce bâtiment n’est qu’un des nombreux parlements palestiniens dispersés à l’intérieur de la Palestine historique et de la diaspora. D’autres ‹fragments› de parlements (Ramallah, Gaza, Jordanie) tout comme les traces de l’érosion de la représentation palestinienne sont présent dans plusieurs régions au sein desquelles la lutte politique s’est déplacées au cours des dernières décennies.
Mais celui que nous avons retenu est
probablement le plus représentatif et il peut servir de déclencheur à la
réarticulation d’une nouvelle imagination politique commune.
Sa construction a débuté en 1996, durant la période d’euphorie provoquée par le processus d’Oslo. Son emplacement est le produit de diverses manœuvres politiques. Certains éminents membres de l’autorité palestinienne désiraient ériger le bâtiment aussi près que possible de la mosquée Al Aqsa – posant ainsi un pierre sur le chemin de l’établissement de Jérusalem est comme capitale de l’état palestinien – alors que les dirigeants, militaires et colons israéliens tentaient de repousser le Parlement à l’extérieur de la frontière unilatéralement déclarée de Jérusalem.
En conséquence, le Parlement a terminé
sa course à Abu Dis, un quartier périphérique de Jérusalem. En 2003, suite à
l’effondrement du processus d’Oslo, à l’éruption de la deuxième Intifada et à
la construction du mur à quelques mètres seulement du Parlement, le chantier
fut arrêté et le bâtiment laissé vide: une relique imposante et un témoignage
de l’échec des négociations politiques.
Notre projet a commencé lorsque nous avons remarqué que – par erreur ou
intentionnellement – le bâtiment n’avait pas été construit à côté de la
frontière, mais que c’est bien la frontière qui traverse le Parlement. Suivant
la méthodologie de DAAR, qui cherche à exploiter les opportunités se trouvant à
l’intérieur des séparations coloniales, notre projet vise à la fois à
dé-territorialiser et à ré-activer cette anomalie légale.
Après avoir réalisé que la frontière de Jérusalem imposée par les israéliens passe à travers le Parlement, il nous apparût clairement que le bâtiment était situé, paradoxalement, dans trois espaces différents; une partie dans le territoire israélien, une partie dans le territoire sous contrôle palestinien, et enfin une mince bande, pas plus large que l’épaisseur de la ligne, existant dans les limbes du droit et de la souveraineté – une zone potentiellement extra-territoriale.
En ce sens, nous cherchons à réimaginer le bâtiment, avec son rôle politique et son statut légal suspendus, comme une assemblée susceptible de représenter tous les Palestiniens: vivant sous occupation, à l’intérieur d’Israël, et en exil.
Concevoir l’activation d’une assemblée au cœur d’un vide politique et légal constitue une manière de repenser un espace de relation, d’horizontalité, et de liberté partagée alors que la raison coloniale a construit son succès sur l’expropriation des espaces communs.»
mgt
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CAN – Neuchâtel
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T: +41 32 724 01 60
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Kommentare von Daniel Leutenegger