19. Januar 2014
«MÉDITERRANÉE – Photographies de Léonard Gianadda (1952-1960)»
Exposition Fondation Pierre Gianadda, Martigny, jusqu'au 9 février 2014

Photo: Léonard et Pierre Gianadda, Libye, 1960 – 163phA07-31b02
Après plusieurs voyages en et hors de Suisse, les reportages de Léonard Gianadda s’exposent à la Fondation Pierre Gianadda, sous le titre de Méditerranée: 150 photographies issues des voyages en Méditerranée durant les années 1950, alors que Léonard Gianadda était jeune journaliste-reporter.
La photographie joue un rôle important dans le parcours de Léonard Gianadda.
Elle est, dans les années 1950, son premier moyen d’expression artistique. Et,
lorsque, cinquante ans plus tard, ses reportages sortent de l’oubli,
l’étonnement est général devant la qualité et l’originalité des clichés.
Le travail photographique de Léonard Gianadda éclaire et explique sa
trajectoire. Ainsi, dans cette nouvelle perspective, la création de la
Fondation Pierre Gianadda apparaît comme l’aboutissement d’un parcours
artistique qui prend ses racines dans la découverte de l’art de l’Italie de la
Renaissance.
Dans ce sens, les expositions des photographies de Léonard Gianadda nous
révèlent les multiples intérêts d’un homme qui, formé aux humanités classiques,
bifurque vers le monde de la technique, avant de revenir à ses premières
passions.
Dans les années 1950, Léonard Gianadda effectue de nombreux et longs voyages
dans les pays méditerranéens. Il nous ouvre des fenêtres sur les réalités de
l’Italie, la Yougoslavie, la Grèce, l’Egypte, l’Espagne, la Tunisie, le Maroc,
et, bientôt, tout le pourtour de la Méditerranée. Dans ces périples, on décèle
un intérêt marqué pour les œuvres d’art présentées in situ ou dans les musées
et pour la réalité sociale que vivent les gens de l’époque.
Grand admirateur du travail photographique d’Henri Cartier-Bresson, le jeune reporter prend un réel plaisir à aller à la rencontre des gens et à les photographier dans leur monde, leur quotidien. Sa facilité à entrer en contact, sa curiosité et son audace lui permettent d’approcher avec simplicité autant les pauvres de la Via Frascati à Rome, les contrebandiers de Palerme, que les stars de cinéma présentes à Cinecittà, comme Anthony Perkins, Sophia Loren, Silvana Mangano, John Wayne…
Peu importe les origines et les langues, il
réussit à gagner la confiance des personnes, dans des échanges que l’on devine
vrais. Dans ses clichés, on retrouve des parentés certaines avec les approches
des grands photographes de l’époque, mais aussi un regard personnel légèrement
décalé sur le monde qui l’entoure.
Dans la démarche du jeune photographe, la vue d’un monument, d’un tableau, d’une sculpture rappelle les heures passées avec sa tante, tous deux penchés sur les chefs d’oeuvres du pays d’origine de son grand père Baptiste Gianadda, l’Italie. Même s’il écrit en 1957, «la vie de la cité ne se trouve pas dans les musées. Pour l’approcher, la toucher et l’entendre, il faut se rendre sur la place du Marché», il ne se prive pas de fréquenter les musées et de visiter les hauts lieux culturels des pays.
Cependant, ces monuments ne sont
jamais séparés de la réalité sociale qui les entoure. Le constat est évident
lorsqu’il se rend en Egypte et qu’il en parle dans la revue Point de vue.
Images du Monde en 1956: «On a beaucoup parlé du canal de Suez au
cours de ces dernières semaines; pourtant, il n’y a pas que le canal en
Egypte, il y a aussi de la misère, une population extrêmement hospitalière, des
temples incomparables… et même des pyramides. De la misère? Elle court les
rues.»
L’exposition de Martigny nous emmène ainsi sur les traces de Léonard Gianadda
dans la découverte de l’art et des multiples facettes du monde méditerranéen.
Il est dès lors évident que le sens artistique de Léonard Gianadda ne lui est
pas venu par hasard en 1978, à la création de la Fondation Pierre Gianadda.
Celle-ci est l’aboutissement d’une passion et d’une recherche qui s’affirme en
1953 déjà, lorsqu’il présente et commente de façon enthousiaste des expositions
de peintures qu’il organise avec des amis à Martigny.
Commissaires de l’exposition: Jean-Henry Papilloud et Sophia Cantinotti
fpg
Contact:
Kommentare von Daniel Leutenegger