27. November 2025
MONTRICHER: LE PRIX JAN MICHALSKI DE LITTÉRATURE 2025 EST DÉCERNÉ À GUADALUPE NETTEL POUR SON OUVRAGE «LA HIJA UNICA»
Le Prix Jan Michalski de littérature 2025 est décerné à Guadalupe Nettel pour son ouvrage «La hija única» (Anagrama, 2020), traduit de l’espagnol (Mexique) en français par Joséphine de Wispelaere, sous le titre «L’oiseau rare» (Dalva, 2022). Guadalupe Nettel reçoit une récompense de CHF 50’000.– ainsi qu’une œuvre du photographe Joakim Möller choisie à son intention.

Image: Guadalupe Nettel, 2018 – Photo: Mely Avila – Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/deed.en – https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Guadalupe_Nettel_5.jpg
Le jury a salué «un roman qui explore avec une intelligence bouleversante la maternité, hors des carcans sociaux imposés aux corps des femmes, et jusque dans ses confins, dessinant un territoire pluriel, aussi politique qu’émotionnel. Une ode délicate aux complexités des identités féminines, à leurs capacités de métamorphose et, au-delà, à la puissance des solidarités sororales, par une voix majeure de la littérature latino-américaine.»
Lauréat du Prix Jan Michalski 2025, le roman «L’oiseau rare» de l’écrivaine mexicaine Guadalupe Nettel entrecroise les chemins de vie accidentés de trois femmes pour penser la maternité loin des normes sociales ainsi que donner à lire de subtiles manières de faire famille.
La narratrice Laura et son amie de toujours Alina ont longtemps partagé une complice aversion pour les injonctions à la procréation et l’assujettissement des corps féminins, jusqu’à ce que l’une d’elle emprunte une voie divergente, destabilisant leur relation. Alors que Laura affirme définitivement son choix de ne jamais porter d’enfants, Alina se bat pour accomplir son désir d’être mère. Au septième mois de grossesse, les médecins lui annoncent une sévère malformation cérébrale du bébé et lui enjoignent de s’engager dans un cruel deuil par anticipation.
La petite fille à qui elle donne naissance déjoue néanmoins les pronostics scientifiques et se montre bien déterminée, malgré ses handicaps, à goûter à la vie, tout en chamboulant celle de ses parents et de leur entourage.
La traversée des drames aux côtés de son amie s’accompagne pour Laura de la rencontre avec sa voisine Doris et Nicolás, son fils de huit ans. Meurtri·es par la violence d’un homme dont le souvenir pesant continue d’instiller peur et douleur au sein de leur quotidien, la mère et l’enfant cohabitent dans l’hostilité. Doris sombre sous le poids de l’impuissance, et Laura est amenée à prendre soin du petit garçon pendant qu’en miroir se joue sur son balcon le ballet familial d’un couple de pigeons couvant un œuf qui ne leur appartient pas, puis élevant l’oisillon d’une autre espèce comme s’il était le leur.
Sous l’égide de cette image troublante du parasitisme de couvée, «L’oiseau rare» célèbre les enfants inattendu·es autant que leurs mères biologiques ou alternatives, évidentes ou inventées. Les fils narratifs entrelacés avec maestria tissent un espace ouvert aux vies différentes, de celles qui se jouent des coups du sort et défient l’ordre établi, médical comme patriarcal. Dans une prose économe, tout en émotions retenues, Guadalupe Nettel fait entendre la force des communautés solidaires face aux solitudes. En observatrice affûtée, sans moraliser ni simplifier, la romancière laisse les femmes se raconter, s’épauler et surtout choisir.
Biographie
Née au Mexique en 1973, Guadalupe Nettel partage sa vie entre Mexico, Barcelone et Paris, où elle obtient en 2008 le titre de docteure en sciences du langage à l’École des hautes études en sciences sociales. À la tête d’une œuvre primée internationalement, elle explore par la fiction le rapport humain à l’étrangeté, à la maladie, à celles et ceux qui dérogent aux normes. Ses romans, parmi lesquels «L’hôte» (Actes Sud, 2006, traduit par Marianne Millon), «Le corps où je suis née» (Actes Sud, 2014, traduit par Delphine Valentin), «Après l’hiver» (Buchet-Chastel, 2016, traduit par François Martin) et «L’oiseau rare» (Dalva, 2022, traduit par Joséphine de Wispelaere), finaliste de l’International Booker Prize en 2023, sont traduits dans plus de vingt langues. Elle contribue à de nombreuses publications telles que «Granta», «La Repubblica», «The White Review» ou «The New York Times», et dirige la revue culturelle «Revista de la Universidad de México» entre 2017 et 2024.
Lauréate du Prix Jan Michalski 2025, Guadalupe Nettel recevra une récompense de CHF 50’000.- ainsi qu’une œuvre du photographe Joakim Möller choisie à son intention.
Nota Bene: l’édition française de «L’oiseau rare» (Dalva, 2022) est actuellement disponible uniquement en librairie d’occasion.
Prix Jan Michalski de littérature
Le Prix Jan Michalski est décerné chaque année depuis 2010 par la Fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature pour couronner une œuvre de la littérature mondiale. Son originalité réside dans son aspect multiculturel: décerné par un jury composé de personnalités multilingues, il récompense des ouvrages de tous genres littéraires, de fiction ou de non-fiction, quelle que soit la langue d’écriture.
Le lauréat ou la lauréate est honoré·e par une récompense de CHF 50’000.- et reçoit également une œuvre d’art spécialement choisie ou commandée à son intention.
fjm
Contact:
https://fondation-janmichalski.com/fr
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Kommentare von Daniel Leutenegger